Visites au salon des learning technologies

Cette année, les learning technologies s’exposaient en deux lieux emblématiques de l’Europe : Paris et Londres. Une forme de CES pour les technologies facilitant (on l’espère tout du moins) l’apprentissage et le learning management. Nous avons eu l’occasion de visiter les deux. Quel intérêt me direz-vous à visiter deux fois le même salon. Pour deux raisons, vous répondrais-je. D’abord parce que j’avais été invité généreusement par mes collègues et amis de l’équipe d’apprenance à Londres et que la perspective de faire ce learning trip s’avérait très intéressante. Ensuite, parce que ces deux salons, bien qu’ayant le même nom, n’accueillaient ni tout à fait les mêmes exposants, ni le même nombre. En effet, si celui de Paris recevait 130 exposants pour 4000 participants attendus, celui de Londres admettait plus de 200 exposants pour 8000 participants attendus. Au-delà des chiffres, la typologie des exposants reflétait en quelque sorte l’état de l’art en France et en Europe.

À Paris, nous avons pu voir les plus connus des fournisseurs de learning management system (LMS) en France, mais aussi des sociétés présentant leur techno pouvant faciliter l’apprentissage ou l’accompagnement en ligne : mobile learning, analytics management, outils digitaux coopératifs, tutorat en webcam ou en classe virtuelle… En soir nous n’avons rien vu de bien nouveau dans ce domaine hormis la jeune société nantaise Beekast qui propose un outil de présentation interactif qui a retenu notre attention, car elle proposait une alternative intéressante à l’américain Polleverywhere. Adways a également suscité notre curiosité, car ils font partie des premiers à tenter de donner de l’interactivité aux vidéos. Travaillant avec Fun-mooc, dans le cadre d’un projet d’accessibilité des vidéos de mooc, ils pourront intéresser ceux qui veulent permettre à l’apprenant d’interagir avec d’autres sur la vidéo. Nous reviendrons dans un post ultérieur sur cette question qui nous intéresse très vivement. Enfin, un échange particulièrement intéressant avec le fondateur de Thinkovery sur la nécessité de travailler beaucoup le design des vidéos qui sont proposées à l’apprenant, a retenu toute mon attention. Nous y reviendrons dans un futur post. Bref, un constat global sur ce salon français : pas de réelle nouveauté mais une évolution des interfaces numériques qui en lèchent davantage leur graphisme et leur ergonomie de parcours apprenant. C’était bien là la moindre des choses…

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À Londres avec Magali Prost et Christophe Jeunesse de l’université de Paris-Nanterre

À Londres, un autre visage des learning technologies avec une large domination des LMS en force sur ce salon. Seule une petite partie de ces LMS sont connus en France, mais d’autres ne le sont pas encore. Je pense que la culture anglo-saxonne encore très campée sur un modèle presque exclusivement transmissif et de masse explique la plce importante donnée à ces outils de management des apprentissages. Nous avons d’ailleurs apprécié les propositions multiples des tableaux de bord personnalisables à l’infini, mais nous avons pu également constaté que si l’on parle de plus en plus d’intelligence artificielle, l’adaptive learning est encore loin de l’être vraiment. En effet, aucun des interlocuteurs que nous avons rencontré n’a pu nous présenter une utilisation réelle d’algorythmes pouvant aider à l’apprentissage. Quelque chose du style : « en tant que LMS intelligent, je sais que vous êtes plutôt quelqu’un qui apprend comme ceci ou comme cela compte tenu des data-tracking que vous avez générées en apprenant sur notre plate-forme, j’en déduis donc un profil d’apprentissage de type T, alors je vous propose telle ou telle ressource pédagogique pour vous aider à mieux progresser et ainsi atteindre les objectifs que vous vous êtes fixés ». Utopie ? Mythe ? Faut-il seulement le souhaiter ? Et la sérendipité ne fait-elle pas partie aussi du succès de l’apprentissage ? Une fois donc que l’on sait comment fonctionne un LMS et que ces sociétés développent toutes des arguments commerciaux plus ou moins fiables pour conquérir un marché florissant, on essaie de s’intéresser à d’autres sociétés plus petites qui propose des choses nouvelles. Mais là encore, pas de grande surprise. À noter la présence de }getabstract, qui propose des solutions permettant de résumer une quantité importante de documents, ce qui n’est pas négligeable à l’aire du Big Data et de l’infobésité.

Voilà un court compte-rendu subjectif de ces deux salons car rencontrer les 350 exposants au total n’était pas envisageable sur les 4 jours. Il a donc fallu faire des choix. Je vous invite vivement à venir visiter l’un de ces salons si vous ne l’avez pas fait !